Le Secteur Pharmaceutique Privé: Un Axe Négligé Dans la Lute Contre la Résistance aux Antimicrobiens en Républic Démocratique du Congo
Dans les couloirs de la santé publique en République Démocratique du Congo, un ennemi silencieux mais redoutable s’infiltre : la résistance aux antimicrobiens (RAM). Ce phénomène, qui menace l’efficacité des traitements contre les maladies infectieuses, est exacerbé par l’utilisation abusive et irrationnelle des antimicrobiens. La situation est particulièrement critique dans un pays aux prises avec des maladies tropicales et des systèmes de santé fragilisés par des crises sanitaires telles que la COVID-19 et les épidémies d’Ebola.
La RAM impose un fardeau lourd pour les patients et les professionnels de la santé, entraînant des décès, des incapacités, des hospitalisations prolongées et des coûts de traitement élevés. L’histoire d’Éric, un jeune homme de 20 ans confronté à une infection urinaire résistante aux traitements conventionnels, illustre la gravité de la situation. Son cas révèle un accès facile aux médicaments en communauté, favorisant l’automédication et la persistance de la RAM.
En 2018, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a adopté un plan national de lutte contre la RAM, aligné sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cependant, le secteur pharmaceutique privé souffre d’un manque de politique de surveillance de la RAM et de l’utilisation rationnelle des antimicrobiens. Les vendeurs de médicaments, souvent non qualifiés, prescrivent et vendent des médicaments sans ordonnance médicale, exacerbant le problème.
Pour remédier à cette situation, il est impératif de surveiller la vente et la prescription des médicaments en communauté, de former les vendeurs et la population sur la RAM et de créer des pharmacies de référence gouvernementales. Ces mesures sont essentielles pour contrôler la propagation de la RAM et garantir l’utilisation rationnelle des antimicrobiens.
La lutte contre la RAM en République Démocratique du Congo nécessite une action concertée et une prise de conscience accrue de la part de tous les acteurs concernés. Il est temps de renforcer les politiques de santé publique, d’éduquer la population et de mettre en place des systèmes de surveillance efficaces pour préserver l’efficacité des antimicrobiens et protéger la santé des générations futures. Ensemble, nous pouvons faire face à ce défi et assurer un avenir plus sain pour tous les citoyens de la République Démocratique du Congo.